Chevaux lourds Des prix au top

«Les prix des poulains se sont très bien tenus le 3 mai à Maurs (Cantal), se réjouit Roger Condamine, président du comité des foires chevalines du département. Ils se situent entre 2,70 et 2,95 €/kg vif. Les différences entre les gras et les maigres étaient peu marquées. » Pour les juments de trait, la tendance est la même. Les tarifs, entre 1,80 et 2,30 €/kg vif, n’ont pas connu un tel niveau depuis la crise de la vache folle. Cette fois-ci, c’est la demande japonaise qui semble doper cette hausse (lire l’encadré).

Des foires bien suivies

Pour autant, ces prix ne suffisent pas à endiguer la décapitalisation. « Les conditions météo de cet hiver ont été rudes pour ces animaux qui passent l’année dehors, explique-t-il. Les avortements sont plus nombreux que d’habitude. Les éleveurs peuvent être tentés de se séparer de leurs juments vides. » D’autant que beaucoup se plaignent de la difficulté de disposer d’un étalon depuis la réforme des Haras nationaux.

« Les jeunes qui voudraient maintenir ou développer la production équine sur leur exploitation reçoivent peu d’encouragements », déplore également Roger Condamine.

Les foires équines de printemps restent suivies. A Maurs, 550 équidés étaient inscrits, dont la moitié était des chevaux de trait. A Chénérailles (Creuse), ils représentaient un tiers des 200 animaux annoncés. La manifestation s’est toutefois déroulée sous la pression des « défenseurs des animaux ». « Nous avons reçu des appels anonymes la veille du marché, nous expliquant qu’il était contraire au bien-être animal de mettre des chevaux sur un champ de foire, déclare Thierry Jamot, président du comité des foires de Chénérailles. En précisant que les services vétérinaires, présents sur le marché, veillent au respect de la réglementation et à l’absence de maltraitances.